Une avancée pour le secteur de l’aquaculture – Une première : l’élevage de la lompe!

Gaspé, le 23 septembre 2013. – Véritable percée par Merinov dans le secteur de l’aquaculture, la mise au point d’une méthode d’élevage d’une espèce sauvage, la lompe, dépasse les résultats de recherches effectuées jusqu’à ce jour. « Nous avons élevé en bassin des poissons indigènes, de l’œuf jusqu’à l’adulte. », explique Dennis Murray de l’entreprise Caviars Emerance inc. et collaborateur dans cette étude.

En 2010, les travaux sur la lompe (Cyclopterus lumpus), espèce principalement pêchée pour ses œufs, ont été entrepris au Centre collégial de transfert de technologie des pêches de Merinov. Deux projets ont été réalisés avec le soutien financier du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie par le biais du Programme d’aide à la recherche et au transfert. L’Université du Québec à Rimouski a également participé en tant que collaboratrice scientifique. Le premier projet a rendu possible l’obtention d’une première cohorte de lompes nées en élevage. Quant au deuxième, il a peaufiné la technique de reproduction et a complété le cycle d’élevage.

À l’été 2011, 90 géniteurs sauvages, en provenance de la Gaspésie, de la Basse-Côte-Nord et du Maine, ont été placés en élevage aux installations de Grande-Rivière. Le point culminant a été la découverte à la fin de la saison estivale, d’œufs œillés, stade pendant lequel les yeux sont perceptibles sur l’embryon, reposant au fond d’un bassin. Les précieux œufs ont alors été placés en incubation. À l’éclosion, les larves ont été alimentées avec des proies vivantes (Artemia salina). Au fil des semaines, ces dernières ont graduellement été remplacées par de la moulée. Plus de 500 jours ont défilé avant d’observer un premier signe de maturation sexuelle chez les lompes

Merinov a réalisé des essais de reproduction avec des femelles nées en élevage et des mâles issus du milieu naturel. Lors de l’atteinte du stade œillé, il a été possible de bien évaluer le succès envisageable avec la méthode utilisée. Par conséquent, les résultats sont des plus concluants; le Centre en est rendu à des larves nées en élevage de 2e génération.

Une étude de préfaisabilité économique de l’élevage, pendant laquelle la qualité des œufs sera notamment étudiée, figure parmi les prochaines étapes. En parallèle, un projet de recherche sera réalisé dans le but de produire des poissons exclusivement femelles. Cette autre innovation favorisera l’obtention d’une plus grande quantité d’œufs pour la production de caviar.

La maîtrise du cycle de vie d’une espèce indigène, qui tolère bien la captivité, représente une percée exceptionnelle. Pour l’industrie de l’aquaculture québécoise, la lompe démontre un bon potentiel de rentabilité et une façon supplémentaire de diversifier ses activités de même que ses marchés.